« Le voici donc ouvert le règne de l’Amour,
Et Fable qui commence d’en filer les jours,
Le jeu initial inaugure tout être,
Chacun songe et se tend aux puissances du verbe ;
Ainsi est-il que la grande âme universelle
Immensément partout vit et s’épanouit,
Tout se doit prendre l’un dans l’autre en cohérence,
Et l’un par l’autre chacun doit croître et mûrir,
Nul ne saurait voir autrement que dans tous,
Car c’est en se mêlant intimement à eux,
En pénétrant avidement leurs profondeurs,
Que chacun rafraîchit spontanément son être
Et ouvre sa pensée à mille nouveautés.
Le monde se fait rêve, et rêve devient monde.
Ce qu’on croyait, en fait, être arrivé déjà,
On peut le voir, de loin, qui seulement s’avance »
Novalis.