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 Abandon

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domino
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MessageSujet: Abandon   Abandon Icon_minitimeSam 14 Oct - 15:37

I love you Paradis perdu I love you

Le sentiment d’abandon peut-être aussi l’expression d’un désir lié à la nostalgie d’un paradis perdu. Souvenir d’une union narcissique (idéalisée et idéalisante) que le sujet a formée dans sa toute petite enfance avec sa mère, toute relation devient fusionnelle, aspire à l’être ou tend à s’imposer comme telle. La séparation est invivable, si ce n’est au prix de tiraillements insensés, de cris, de crises, d’appels qu’aucune réponse ne viendrait jamais satisfaire. En écho à ce passé-image d’une union idéale dont on se refuse (dont on ne parvient) à faire le sacrifice. Comme si l’autre faisait partie de soi-même. Ou n’existait que pour « soi m’aime ». Mais s’aime-t-on ? Aime-t-on ? lorsque l’on ne supporte pas que l’autre s’éloigne et lorsqu’on lui rend l’éloignement insupportable ? Qu’il soit lié à un décès, au départ soudain d’une nourrice ou à un sentiment diffus, lorsque le désespoir perdure et plonge dans la mélancolie, il est préférable d’aider, l’enfant réel ou celui qui reste en soi, à assimiler la « réalité pour soi » de ce qui l’a engendré, à la digérer, à la transformer, en faire une source d’évolution, car passage obligé, contre lequel on ne peut rien, si ce n’est contre soi.

Souvent le sentiment d’abandon qui s’empare de nous s’accompagne d’une jouissance qui ne s’avouera pas comme telle dans la répétition ou dans l’idéalisation. C’est là qu’intervient la nécessité d’une appui extérieur, thérapeutique ou amical, qui exhorte à renoncer à l’illusion d’obtenir ce que l’on n’a pas obtenu. À ne plus se réfugier derrière l’aveuglement dans un passé idéal qui n’aura plus cours. À convertir notre histoire pour la reconstruire sans plus se rattacher à la cause pour justifier un malheur mais approcher celui-ci pour dénouer les tensions, décomposer l’image que l’on a de « soi m’aime ». Perdre peut-être quelques illusions, mais recouvrir des forces et s’ouvrir à d’autres horizons. Une autre illusion ? Peut-être. Mais en ce cas illusion créatrice, dégagée de l’emprise d’un passé intériorisé qui agite chaque relation de toutes sortes de sensations de l’ordre de l’indicible. Il faut apprendre à accepter sa partie souffrante, à la nommer, à la reconnaître, à ne plus en avoir honte, à l’appréhender, la comprendre, la réinscrire dans son histoire au présent, en d’autres termes. Un travail sur soi permet de reconquérir autonomie et indépendance psychique dont la jouissance pour le coup est porteuse de vie, d’espoir, de lendemains. Mais quel que soit le fait qui préfigure à ce sentiment, il est important d’aborder sa complexité dramatique. Afin que l’impression de ne pas exister en tant que sujet ne soit pas confirmée, mais démentie par la vie

Un bon accompagnement parental peut suffire à aider l’enfant à résoudre, avant qu’il ne s’enkyste, le dilemme qui le pousse à ne pas supporter l’éloignement de sa mère quand il aspire pourtant à «être comme les grands ». Et donc à en être séparé sans céder à la peur de « tomber dans l’oubli ».

Bien sûr, la venue d’un nouveau membre dans une famille introduit une rupture dans le mode de fonctionnement habituel. Bien sûr la séparation avec un être chéri ou prisé ne laisse pas indifférent. Et le remaniement qu’elles génèrent n’est pas facile à « digérer ». Mais elles peuvent aussi, devraient aussi, devenir source d’ouverture, de découverte, de passage évolutif.. Et pourquoi pas de richesses ?

Comme essaie de se le dire Anny Duperey, dont les deux parents sont morts ensemble quand elle avait huit ans, il faut parvenir à faire son deuil, même si l’on n’y consent pas si facilement. Le plus difficile restant de renoncer à la tristesse, à l’émotion, à la nostalgie qui sont le corollaire d’un événement qui nous aura marqués, émus, rendus tristes. Quand le chagrin, la colère, après l’indifférence ont un petit goût qui nous permet de rester en lien avec l’objet de notre tourment. Il faut passer par cette épreuve de longue haleine mais combien libératrice pour se désengager d’une relation ancienne. Et de l’image idéalisée du leader, de la mère, ou du couple parental, afin qu’elle ne nous « squatte » pas intérieurement. Ni ne nous tire en arrière, en contrariant toute avancée positive vers de nouvelles relations, contemporaines, adaptée à la présente réalité.

C’est ainsi que promesses de fidélité, contrats, engagements, sont parfois bien aliénants et peuvent agir comme des intimations culpabilisantes à la solitude qui interdisent d’aller vers l’autre (celui du présent) de peur de trahir … l’autre… idéalisé (celui du passé). Déni colère dépit pardon tristesse reproche acceptation… Un temps de convalescence s’impose pour traverser différentes étapes avant de parvenir à renoncer à un attachement au passé et à la peur d’abandonner… ceux qui nous ont abandonnés !!!

L’abandon n’est pas à interpréter trop vite comme la marque d’un désaveu de l’autre. Mais peut-être plus comme l’expression de l’incapacité de celui qui abandonne. À regarder le Petit Poucet ou Babar, le premier abandonné par des parents vivants mais trop misérables, le second « abandonné » à l’impromptu par une mère bien portante à laquelle un chasseur a porté un coup mortel, on peut penser que parfois l’abandon a du bon. Et imaginer que certains parents, conscients de ne pouvoir s’occuper correctement de leurs enfants, se soupçonnent nocifs pour ceux-ci, et se disent, peut-être avec raison, qu’ils seraient plus heureux dans des mains autres que les leurs. S’ils se respectent peu, ils peuvent néanmoins aimer leurs enfants, tout en se sentant incapables de « bien les aimer ». Ce sera précisément cet amour qui sera le moteur de l’intention parfois trop vite condamnée de vouloir lancer les enfants dans la vie de façon jugée prématurée par le commun, ou de les confier à d’autres, dont on espère qu’ils seront (de toutes façons) de meilleurs parents nourriciers que ceux qu’on (ne) peut (que) être. Et qu’on sait ne pouvoir qu’être… en attendant.

Un événement marquant, aussi cruel soit-il, devrait pouvoir, avec le temps, la distance, être traduit de façon positive . Question de regard, d’assimilation, d’enrichissement par l’expérience. D’histoire personnelle et d’imagination.. De transposition du passif en actif et de conversion d’énergie. Autrement dit de travail. Il ne s’agit pas d’optimisme naïf. Ce qui a été ressenti, et même disons-le subi, est bien réel pour celui qui l’a ressenti. Il ne saurait être question de contester. Corporellement, spirituellement vécue, la souffrance psychique qui l’accompagne peut s’amplifier si un déni s’y oppose. Et la nécessité de cette souffrance s’enraciner pour être prouvée si elle n’est pas reconnue.


Virginie Megglé

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Admin Marie-do
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MessageSujet: Re: Abandon   Abandon Icon_minitimeSam 14 Oct - 18:20

Merci de me faire découvrir Virgine Megglé, Domino amour
Virginie Megglé, psychanalyste, spécialisée dans les problèmes d'anorexie, développe une pratique autour de l'impensé généalogique et familial. Son regard sur la souffrance, et ses écrits sont nourrissants et très enrichissants. J'apprècie d'autant plus qu'elle partage son expérience
au-delà de la théorisation (incorrigible je suis Wink )

Virgine Mégglé a écrit aussi :

Se séparer pour grandir.
Une rupture amoureuse, un déménagement, un licenciement, une simple absence ou un retard anodin nous plongent soudain dans une profonde détresse. Nous nous sentons seuls et, parfois sans raisons apparentes, abandonnés. Pourquoi ? D'où vient ce sentiment ? Comment ne plus en souffrir ?

Ce sentiment toxique est légitime. Les évènements anodins du quotidien font ressurgir avec force des drames anciens. Que nous ayons été ou non abandonnés, nous avons tous eu à vivre l'expérience première et déchirante de la naissance et la séparation d'avec notre mère. Virginie nous invite à relire notre histoire personnelle pour mieux comprendre notre sentiment d'abandon... Toute séparation est douloureuse mais vitale. Apprendre à bien se séparer, c'est apprendre à se détacher sans se sentir abandonné. C'est avoir le courage de rompre avec nos liens de dépendances infantiles pour devenir auteur de nous-mêmes et responsables.

bisous
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Dame nait

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MessageSujet: Re: Abandon   Abandon Icon_minitimeSam 14 Oct - 21:24

I love you

Merci Domino de partager avec nous cette pensée fine et enrichissante.

Marie-do tu me donnes envie d'en savoir plus sur cette femme (c'est bien elle qui fait le site psychanalyse ne mouvement ?)

heureux
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domino
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MessageSujet: Re: Abandon   Abandon Icon_minitimeSam 14 Oct - 21:49

Like a Star @ heaven Like a Star @ heaven Like a Star @ heaven exact, excellent site...
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MessageSujet: Re: Abandon   Abandon Icon_minitimeSam 14 Oct - 22:02

Vraiment touchée par ce texte.

J'aime beaucoup aussi sa manière juste de décrire et d'ouvrir la pensée.


Marie-Do… Théo rit ! Wink
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MessageSujet: Re: Abandon   Abandon Icon_minitimeSam 14 Oct - 23:25

parenthèses : ce que représente pour moi la théorie : la formulation d'une idée appelée à évoluer, la trace d'une réflexion (d'une somme de pensées), les bases d'un débat, le fondement d'un échange… en bref, rien d'une vérité absolue ! C'est une prise de position née d'une réflexion (j'aime bien ce qui réfléchit, autant de ces lumières qui permettent aux ombres de prendre formes, suivant l'éclairage !)


Dernière édition par le Sam 14 Oct - 23:32, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Abandon   Abandon Icon_minitimeSam 14 Oct - 23:27

lol! Mi Théo rit...j'aime bien, elle devient sympa comme ça Wink
Je suis d'accord avec cet aspect de la théorie telle que tu la
décris, néanmoins je pense que seule l'expérience est fondatrice de...l'être.

Oui, c'est bien Virginie Megglé qui fait le site psychanalyse en mouvement. C'est Domino qui m'a donné le lien (je rends à César... Very Happy ) : c'est un site qu'il est passionnant de parcourir amour

bisous
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MessageSujet: Re: Abandon   Abandon Icon_minitimeSam 14 Oct - 23:37

Citation :
je pense que seule l'expérience est fondatrice de...l'être.

Eh ! sans expérience, Théo ne pourrait-il pas rire ? les mots ont-ils besoin d'être vécus pour en rire ?
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MessageSujet: Re: Abandon   Abandon Icon_minitimeSam 14 Oct - 23:41

A h que non....regarde : mdr mdr

bisous
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MessageSujet: Re: Abandon   Abandon Icon_minitimeSam 14 Oct - 23:42

bisous
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MessageSujet: Re: Abandon   Abandon Icon_minitimeDim 15 Oct - 17:53

Citation :
Un événement marquant, aussi cruel soit-il, devrait pouvoir, avec le temps, la distance, être traduit de façon positive . Question de regard, d’assimilation, d’enrichissement par l’expérience. D’histoire personnelle et d’imagination.. De transposition du passif en actif et de conversion d’énergie. Autrement dit de travail. Il ne s’agit pas d’optimisme naïf. Ce qui a été ressenti, et même disons-le subi, est bien réel pour celui qui l’a ressenti. Il ne saurait être question de contester. Corporellement, spirituellement vécue, la souffrance psychique qui l’accompagne peut s’amplifier si un déni s’y oppose. Et la nécessité de cette souffrance s’enraciner pour être prouvée si elle n’est pas reconnue.

Nombreux passages sont à relever dans le texte que tu proposes Domino. Celui-ci vient confirmer l'idée que j'ai sur la nécessité de
restaurer la confiance en soi à travers les outils qui peuvent être proposés en thérapie,
afin de pouvoir affronter ce qui à l'origine a provoqué notre souffrance. J'aime le mot "transformer" parce qu'il ne nie pas la souffrance, mais permet une ouverture, un espoir d'aller au-delà.

Avec des restes de la veille, ma grand-mère avait le chic de préparer un nouveau repas et je trouvais ça génial I love you Excusez-moi pour la comparaison Laughing

bisous
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MessageSujet: Re: Abandon   Abandon Icon_minitime

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