Pleurer

J'ai aimé cet extrait du livre de Chantal THOMAS,
je partage

S’entendre pleurer redouble le volume de nos pleurs ; mais se voir pleurer peut soudain tout arrêter, nous suspendre immobile dans une observation curieuse et troublée. Il y a cette violence en moi, ce tourbillon d’émotion qui me déboussolent, et devant moi, encadré par le miroir, il y a “mon” visage : les yeux gonflés, les crispations spasmodiques, les torsions de la bouche. Je m’observe, intriguée.

Ce visage qui souffre me fascine au point de me distraire de ma souffrance. Je me regarde pleurer et je souffre moins. J’examine mes pupilles qui ont changé de couleur et les cils collés comme par un mascara trop liquide. Je m’attarde sur le goût salé de mes larmes : un goût qui m’a toujours plu, parce qu’il me fait penser aux bains de mer et à l’eau des huîtres… Peu à peu, j’arrête de pleurer. Je ne peux pas en même temps pleurer et avoir envie d’huîtres. […]

C’est une question de tempérament. A se regarder pleurer, on peut aboutir au résultat inverse. Alors la personne qui souffre, l’être à la face boursouflée et brillante, a trouvé en sa spectatrice une âme compatissante. Plus je me regarde pleurer et plus je pleure, plus je considère ma souffrance et plus elle me semble sans fond, illimitée, bien au-delà des capacités d’endurance d’une existence humaine. Je me vois à travers cette expression, terrible : “Il ne lui reste que les yeux pour pleurer.” Je pleure et pleure encore, attendrie par moi-même. Il n’y a qu’à céder, à se laisser bercer par cet autre en nous qui nous aime et nous approuve sans restriction. »
Extrait de Pleurer in Souffrir de Chantal Thomas (Rivages, “Petite bibliothèque”, 2006).

C'est même bon de pleurer même si ça fait pas mal car ça libère de charmantes substances chimiques (endorphines je crois) qui sont apaisantes, relaxantes.
Ce n'est pas signe de faiblesse si la personne ne reste pas dans sa mélasse, souvent je trouve que ça donne un coup de pouce.
Même les hommes pleurent très souvent, c'est cool.
Bon y a des pleurs qu'il faut tout de même refouler genre des filles de ma classe qui pleurent car elles ont eu un 12/20 et qu'elles voulaient un 17, là j'avoue moi elles me font pitié dans le mauvais sens du terme.

Lilas a écrit :

Citation :

...genre des filles de ma classe qui pleurent car elles ont eu un 12/20 et qu'elles voulaient un 17,...

Tu ne sais pas Lilas, ce qui est rattaché à ce besoin de meilleures
notes, chez ces filles... c'est sûrement important pour elles

Qu'est-ce que ces comportements réveillent en toi ? Et si c'était de
cela que tu devais prendre soin...

Je trouve que pleurer pour une chose si superficielle est stupide mais je peux comprendre, que lorsque tout va bien dans le meilleur des mondes, il faille bien trouver quelque chose de stupide à pleurer.
Je n'ai pas compris ce dont je devais prendre soin.

Lilas écrit :
C'est même bon de pleurer même si ça fait pas mal

Même !!!!!!!!!!!

Ainsi pour que ce soit bon, il faudrait que ça fasse mal ????

A plus

Lilas

Citation :

lorsque tout va bien dans le meilleur des mondes, il faille bien trouver quelque chose de stupide à pleurer.

en somme, il n'y aurait que certains malheurs qui ne soient pas superficiels...et dignes d'être pleurés.
Il est certain que certaines tragédies paraissent plus graves
que d'autres, ce qui importe n'est ce pas ce que ressent la personne
qui les vit ?

Citation :

Je n'ai pas compris ce dont je devais prendre soin.

Ce que tu reproches à tes copines de classe, Lilas, c'est de vouloir
se surpasser, d'obtenir de meilleurs résultats pour des raisons
qui appartiennent à leur histoire.
N'est-ce pas ce que tu fais dans d'autres domaines ? C'est de cela
que tu dois prendre soin

Je t'incite à réfléchir, et tu es une jeune fille intelligente.
Ne vois là aucune intention de te blesser

Héhé, faut savoir aussi que ces filles qui pleurent parce qu'elles ont eu un 12 au lieu d'un 17 n'a rien à voir avec le fait qu'elles veuillent nécessairement se surpasser, c'est juste pour l'image, pour avoir un grade, car elles se fichent bien d'avoir retenu quelque chose du cours. Je ne crois pas au "surpassement" au niveau des points scolaires, il faut bien se rendre compte que la matière enseignée ne sert pas souvent à grand chose.
Quant à la question de savoir ce à quoi je devrais prendre soin, je ne pleure pas, je ne me plains pas donc ce n'est pas comparable. Là où il y aurait effectivement un point sensible chez moi, c'est le fait que je me retiens la plupart du temps d'exprimer quoi que ce soit de désagréable pour l'autre.
Je déteste qu'autrui montre une faiblesse qui ne l'aidera pas à s'élever, à se rendre meilleur.

C'est triste à... pleurer

Bonjour

Lilas j'insiste :

Citation :

Héhé, faut savoir aussi que ces filles qui pleurent parce qu'elles ont eu un 12 au lieu d'un 17 n'a rien à voir avec le fait qu'elles veuillent nécessairement se surpasser, c'est juste pour l'image, pour avoir un grade

,

Selon toi, pourquoi ont-elles besoin de cette image d'elles-mêmes ?

narcissisme, nombrilisme, prétention, habitude-conditionnement, compétition, complexe d'infériorité et j'en passe.

Pothieu, peux-tu s'il-te-plaît t'exprimer plus clairement à moi pour que je puisse te comprendre?

Citation :

narcissisme, nombrilisme, prétention, habitude-conditionnement, compétition, complexe d'infériorité et j'en passe.

Et si c'était le besoin de prouver leur valeur pour être aimées ?
Le besoin d'amour est commun à tous Lilas et se manifeste
par divers comportements

narcissisme, nombrilisme, prétention, habitude-conditionnement, compétition, complexe d'infériorité et j'en passe...

moi je trouve que ton regard est très centré sur la lucidité, presque focalisé, ce qui est très pratique somme toute. Peut-être faut-il essayer d'autres éclairages pour interpréter le réel, le quotidien....

Okay Marie-Do, je vais acquiéscer . Sauf que... enfin... Bref, il y certaines manières de demander de l'amour que je n'accepte pas fort, sorry (mais tu as raison, ce n'est pas bien méchant ce que font ces filles à vouloir faire les meilleurs points, c'est leur problème après tout si cela leur occasionne stress, malaise etc).

Lilas la lucide, la psy m'avait dit cela dès les premières fois, ça peut être un atout mais un handicap aussi, je suis bien d'accord.
Je retiens ta remarque sur la manière d'interpréter le réel, merci Domino! Allé les émotions vous vous exprimez ?????

Citation :

Là où il y aurait effectivement un point sensible chez moi, c'est le fait que je me retiens la plupart du temps d'exprimer quoi que ce soit de désagréable pour l'autre. Je déteste qu'autrui montre une faiblesse qui ne l'aidera pas à s'élever, à se rendre meilleur.

Je trouve cette idée intéressante.

Ceci dit, Lilas, je pense qu'il y a une différence entre ce qu'on ressent, ce qu'on croit être désagréable et ce qui l'est réellement pour l'autre.

Je voudrais aussi te rappeller cette citation de Pascal "qui veut faire l'ange fait la bête" ; le défi et la beauté de l'humain c'est peut-être d'être mi-ange, mi-bête, et de devoir accepter les implications de celà.

Mais si on ne peut pas plaire à tout le monde, tout le monde ne peut pas nous plaire non plus

Citation :

Okay Marie-Do, je vais acquiéscer . Sauf que...

Lilas, comme le souligne Dame Naît, nous ne pouvons pas plaire
à tout le monde et vice versa...Je ne te demande pas d'acquiescer,
juste une autre façon d'envisager les larmes de tes "copines".
Sans obligation d'achat

Citation :

Ceci dit, Lilas, je pense qu'il y a une différence entre ce qu'on ressent, ce qu'on croit être désagréable et ce qui l'est réellement pour l'autre.

Oui, ça c'est bien vrai Dame nait, j'ai tendance à "l'effacer" de mon conscient MDR.

Citation :

Je voudrais aussi te rappeller cette citation de Pascal "qui veut faire l'ange fait la bête" ; le défi et la beauté de l'humain c'est peut-être d'être mi-ange, mi-bête, et de devoir accepter les implications de celà.

Merci pour la citation . Pour être bien avec soi-même, il vaut mieux se montrer comme on est (pas comme on naît...arf qu'elle est drôle) (c à cause de ton pseudo!! ). J'ai du mal avec cela car il y a tellement de choses que je déteste chez moi! A choisir, j'aimerais être usée jusqu'à la corde jusqu'à en céder pour de bon.

Coucou Lilas
J'avais dans ma classe une "première de classe" très paniquée quand on recevait nos points, je la regardais avec dédain et mépris quand elle recevait une note qui ne convenait pas à son grade de "tête de la classe"..
Puis un jour je suis sortie derrière elle et à la sortie, sa mère l'attendait, elle a de suite demandé ses points pour la rédaction ou je ne sais plus quel cours, elle a avoué un 16/20, la mère a demandé " Et qq1 a eu plus?" et Jacqueline a dit : "Oui, Martine un 17/20" Et bien je te le promets, sa mère l'a gifflée, comme ça là devant tout le monde...
J'étais sciée, malade, écoeurée surtout... de m'être tant de fois foutue d'elle...
Et j'ai secrètement remercié la chance d'être dans ma vie, là où mes parents n'étaient même pas capable de dire quelle branche je suivais...

Bonjour

Quelle tristesse Fléa, je pensais à une histoire du même style

Avoir la barre mise trop haute est une souffrance pour un
enfant, un ado puis un adulte...C'est douloureux de se construire
sur une image de soi liée à des résultats. Difficile dans ce cas de
s'appuyer sur ses propres qualités et valeurs. Apprendre à avoir,
avoir toujours plus...et oublier d'être parce que l'accès est refusé.

Peut-être oui mais là Fléa, tu prends un cas extrême qui est très rare. Ce n'est qu'une claque après tout, même s'il y a des engueulades, le parent devra bien s'habituer à ce que son gosse ne soit pas le prem et s'il ne l'accepte pas, ben oui ce sera une blessure faite à l'enfant. L'enfant apprendra après de longues années que ce n'est pas le système scolaire qui le dote de son intelligence.

J'ai envoyé en oubliant : ce n'est pas non plus cela qui rend compte de sa valeur intrinsèque, donc c'est soignable.

Je diffère beaucoup d'opinion avec toi Lilas sur le cas que nous raconte Fléa. Il ne s'agit pas seulement de la claque, je crois que tu banalises énormément les problèmes que pouvait vivre cette fille.

Si sa mère pouvait agir de la sorte en plein public pour une affaire aussi banale, as-tu pensé un instant comment elle pouvait se comporter lorsqu'elle se retrouvait seule avec sa fille et quelles étaient ses exigences face à elle

Tu as écrit:

Citation :

Peut-être oui mais là Fléa, tu prends un cas extrême qui est très rare.

Tu mentionnes que c'est un cas extrême et je pense qu'il devrait être considéré comme tel. Je suis bien d'accord avec toi sur le fait que ce n'est probablement pas la situation de tes collègues de classe mais qui sait, pourquoi elles réagissent ainsi?

La valeur intrinsèque est la même pour tous soit celle d'être un être humain faillible et imparfait; de toute façon, suivant ton raisonnement, tous les cas sont soignables.

Je tenais à donner mon opinion et j'accepte très bien qu'elle ne soit pas partagée par tous.

Amicalement,

marcéric

Une de mes filles fait partie de ces "têtes" irritantes qui ont tout pour elles. Une des ces filles qui me rendaient affreusement jalouse. Elle a des bonnes notes, elle est jolie, elle a du goût, elle est créative, charmeuse... Bon, elle est vraiment énervante quoi ! Et elle pleure si on ne fait pas exactement comme a dit la maîtresse, et si elle n'est pas la meilleure.

C'est très dur à vivre pour sa grande soeur qui est bien différente.

Et en tant que parent, j'essaie de lui apprendre le droit à l'erreur, et la valeur de l'incertitude, et la compréhension qu'il n'y a pas qu'un seul système de valeur... pas facile... tandis que j'essaie d'apprendre le goût de la compétition à la grande - car être parent c'es peut-être justement essayer d'empêcher nos enfants de tourner en rond...

Mais je me souviens d'avoir été ulcérée plus jeune par des filles comme Lilas décrit, et encore maintenant, allez soyez honnêtes, y a pas des stars qui vous rendent un peu jaloux ? Moi si...

Citation :

allez soyez honnêtes, y a pas des stars qui vous rendent un peu jaloux ? Moi si...

heu ...un peu... j'aimerais payer autant d'impôts qu'eux

C'est comique je lis ton post Dame et mes deux ados sont un peu le reflet de chez toi
Je confirme...pas facile d'être parent

Tu me rassures, Fléa